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Edito

L'antisémitisme oublié des Goncourt

26 Janvier 2011

Au milieu de l’agitation médiatique qui entoure les événements de Tunisie, d’Algérie et d'Égypte, je n’ose mêler ma voix à celle des experts de tous bords qui agitent en tous sens l’hypothèse des « dominos » ou celle de la manipulation islamiste. J’attendrai donc d’en savoir plus avant de m’exprimer.
En attendant de me sentir capable de parler de l’actualité du sud de la méditerranée, j’évoquerai la polémique franco-française qui entoure en ce moment le retrait, à la demande de Serge Klarsfeld, du cinquantenaire de la mort de Louis-Ferdinand Céline de la liste annuelle des célébrations de la République française.
« Doit-on, peut-on célébrer Céline ? Les objections sont trop évidentes. Il a été l'homme d'un antisémitisme virulent, qui, s'il n'était pas directement meurtrier, était d'une extrême violence verbale… » se demande le professeur Henri Godard, éditeur de l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline dans « La Pléiade ».
Saine interrogation à laquelle le ministre de la Culture Frédéric, Mitterrand a répondu par la négative.
Tous les ans, je me pose la même question à propos des frères Goncourt lorsque est décerné le prix qui porte leur nom : Edmond de Goncourt et son frère Jules n’ont-ils pas été, tout comme Céline, des hommes d’un antisémitisme virulent et d’une extrême violence verbale à l’encontre des Juifs ?
Bien d’autres auteurs l’ont été de leurs temps dont leur ami Edouard Drumont, auteur de « La France juive » et qui fut élu député d’Alger en 1898. Mais les noms de ces auteurs ne bénéficient pas, comme ceux des Goncourt, d’un encensement annuel et aucune station du métro parisien ne porte leur nom.
Pour quelle raison le nom des Goncourt serait-il donc plus respectable que celui de Céline ?
Est-ce parce qu’ils ont eu l’habileté avant de mourir de fonder une académie qui décerne un prix prestigieux. Un prix qu’à ma connaissance aucun auteur n’a osé refuser par gène de voir, sur la couverture de son livre, son nom figurer en compagnie de celui des rédacteurs des phrases suivantes :

« …les Juifs, les Juifs seuls, sont capables d’actes dune lâcheté inqualifiable et comme aucun chrétien n’est susceptible d’en commettre. » 21 mars 1876.
« En regardant autour de moi vieillir les Juifs que je connais, je suis quelquefois étonné de l’enlaidissement particulier que leur apportent les années. Ce n’est pas notre décrépitude, c’est de la laideur morale. A quoi attribuer cela ? Je crois, à des appétits et à des désirs absolument matériels, à une vie n’ayant pour objectif que l’argent. » 17 février 1883.
« A moi, qui depuis vingt ans crie tout haut que si la famille Rothschild n’est pas habillée en jaune, nous serons très prochainement, nous chrétiens, domestiqués, ilotisés, réduit en servitude, le livre de Drumont m’a causé une certaine épouvante par la statistique et le dénombrement de leurs forces occultes. » 17 avril 1886.
« Le Juif parle des choses sales d’une manière plus cochonne que les autres races : il a dans ses paroles, l’expression de son visage, la tombée de sa bouche, quelque chose de l’entremetteur » . 13 février 1889.
« Chez le Juif près duquel on achète, il se passe une chose curieuse : aussitôt que vous achats se ralentissent, l’amabilité baveuse du youtre se renfrogne et devient poliment glaciale. » 25 juin 1891.
« Si vraiment ce capitaine Dreyfus n’avait aucun vice, n’était ni putassier ni joueur, ce qui explique et pallie les canailleries des catholiques, si le capitaine Dreyfus avait vendu son pays seulement pour placer l’argent en 3%, ce serait bien d’un Juif ! » 3 novembre 1894.
La lecture de leur Journal montre qu’accuser les frères Goncourt uniquement d’antisémitisme serait injuste à leur égard. Ils étaient aussi profondément réactionnaires : « La tyrannie de l’ouvrier, ça va être la tyrannie brutale du nombre inintelligent » (28 janvier 1884) et foncièrement phallocrates : « Si on avait fait l’autopsie des femmes ayant un talent original, comme madame Sand, madame Viardot etc, on trouverait chez elle des parties génitales se rapprochant de l’homme, des clitoris un peu parents de nos verges. » (8 décembre 1893).
Quelle élégance…

FZ


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