21 Mars 2012

Parmi la profusion de films, émissions radio et livres que suscite le cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie, j’ai choisi de présenter le roman de Lilian Bathelot Kabylie Twist. D’abord parce que son auteur est un ami s mais surtout parce que j’ai aimé son bouquin.
Lilian Bathelot qui s’y connaissait en guerre d’Algérie autant que moi en biologie moléculaire est parvenu à me captiver et, plus fort encore, à me faire réfléchir. A cheval sur les deux rives de la Méditerranée, Ricky Drums, l’un des héros du roman, nous démontre sans faire de discours, que l’Algérie française était un mythe. En lisant Kabylie Twist l’imposture consistant à prétendre que les habitants de la région de Saint Tropez des les années 60 et ceux de la Kabylie étaient des Français disposant des mêmes droits saute aux yeux. Sans que l’auteur ait besoin de recourir à des démonstrations verbeuses ou à un manichéisme convenu. Il lui suffit de raconter au lecteur la vie quotidienne de Ricky Drums, batteur dans un groupe de Twist métropolitain appelé « sous les drapeaux » et celle de Najib, enfant de Djidjelli et cinéphile clandestin pour nous faire toucher du doigt le fossé social qui les sépare.
Auteur, entre autre, de polars, Lilian Bathelot est aussi parvenu à insèrer dans son récit une intrigue policière dont l’origine et le déroulement éclairent un aspect peu connu des « événements d’Algérie » comme on disait alors. Des événements qui, grâce à Kabylie Twist deviendront plus compréhensibles pour ceux qui n’ont pas eu le malheur d’avoir vingt ans dans les Aurès.

KABYLIE TWIST. Lilian Bathelot. Gulf Sream éditeur. Collection Courants noirs. 2012. 14,5 euros. 355 pages.